Le
mois de juin termine la saison du Printemps ; il est aussi le mois
dédié tout particulièrement à l’adoration
eucharistique. Le passage d’une homélie que le père
Cantalamessa, capucin, a prononcée devant Jean-Paul II pour
l’Avent 2004, nous invite à un ‘‘printemps de l’adoration’’ :
« Au printemps les
feuilles vertes apparaissent sur les branches. Elles absorbent certains
éléments de l’atmosphère qui, sous l’action de la
lumière du soleil, sont ‘‘fixés’’ et transformés
en nourriture de la plante. Nous devons être comme ces feuilles
vertes ! Elles sont un symbole des âmes eucharis-tiques qui,
contemplant le ‘‘soleil de justice’’ qu’est le Christ, ‘‘fixent’’ la
nourriture qui est l’Esprit Saint lui-même, au
bénéfice de tout le grand arbre qu’est l’Eglise.
La seule chose que
l’Esprit Saint nous demande, est de lui donner notre temps, même
si au début cela semble du temps perdu. Je n’oublierai jamais la
leçon que j’ai reçue un jour à cet égard.
Je disais à Dieu : ‘‘Seigneur, donne-moi la ferveur et moi je te
donnerai tout le temps que tu veux pour la prière.’’ J’ai
trouvé la réponse dans mon cœur : ‘‘Raniero, donne-moi
ton temps et je te donnerai toute la ferveur que tu veux dans la
prière’’ ».
N’est-ce pas Padre Pio qui déclarait : « Le monde pourrait vivre sans le
soleil, mais pas sans l’Eucharistie ». Et si nous nous
disions qu’il avait vraiment raison et qu’en fait lui (et quelques
autres…) vivait pleinement, alors que nous, nous ne vivons qu’à
moitié, ou moins encore… Et si nous nous décidions
à vivre pleinement : ce mois nous est alors offert.
Juin succède à Mai. Mais l’adoration ne prend pas la
place de la Vierge Marie… Au contraire, Marie nous a
préparés, nous prépare à l’adoration de
Jésus, à la découverte et à la communion
d’amour avec lui. Appuyons-nous sur les grâces reçues en
mai, sur notre fidélité renouvelée au rosaire.
Au commencement de l’Année Eucharistique, dans la Lettre
apostolique ‘‘Reste avec nous, Seigneur’’, Jean-Paul II avait
rappelé ce lien intime entre l’Eucharistie et le rosaire : « Le Rosaire lui-même, entendu
dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j’ai
recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae,
pourra être une voie particulièrement adaptée
à la contemplation eucharistique, réalisée en
compagnie de Marie et à son école. »
(n°18)
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Dans
un texte joint, la Congrégation pour le Culte Divin,
chargée par le
pape de donner des pistes concrètes pour vivre cette
Année de
l’Eucharistie, précisait : Quand il est demandé de
s’abstenir de toute
dévotion à la Vierge Marie ou aux saints durant
l’adoration du
Saint-Sacrement, cela n’inclue pas le Rosaire s’il est prié dans
son
rapport profond au Christ, par la méditation des mystères
de sa vie.
Un dernier point, afin d’aller jusqu’au bout de cette perspective : se
mettre à l’école de Marie pour contempler Jésus,
c’est contempler Jésus
en Marie, comme il fut donné à Elisabeth de le vivre lors
de la
Visitation : « Lorsque, au
moment de la Visitation, Marie porte en son
sein le Verbe fait chair, elle devient, en quelque sorte, un
‘‘tabernacle’’ – le premier ‘‘tabernacle’’ de l'histoire – dans lequel
le Fils de Dieu, encore invisible aux yeux des hommes, se
présente à
l'adoration d'Élisabeth, ‘‘irradiant’’ quasi sa lumière
à travers les
yeux et la voix de Marie. » (Jean-Paul II, encyclique sur
l’Eucharistie, n°55)
Si nous entrons dans ce chemin eucharistique et marial, nous pourrons
contempler le Christ en toute réalité, ce qui est la
tâche urgente des
catholiques pour ce troisième millénaire :
« Contempler le
visage du Christ, et le contempler avec Marie, voilà le
‘‘programme’’ que j'ai indiqué à l'Église à
l'aube du troisième
millénaire, l'invitant à avancer au large sur
l'océan de l'histoire
avec l'enthousiasme de la nouvelle évangélisation.
Contempler le Christ
exige que l'on sache le reconnaître partout où il se
manifeste, dans la
multiplicité de ses modes de présence, mais surtout dans
le Sacrement
vivant de son corps et de son sang. L'Église vit du Christ
eucharistique, par lui elle est nourrie, par lui elle est
illuminée. »
(Encyclique sur l’Eucharistie, n°16)
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