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Eucharistie : ouverture




Padre Pio, l'amoureux de l'Eucharistie
Interview


Lors du congrès national italien des directeurs spirituels et des responsables des Groupes de Prière Padre Pio, en juillet 2005, Padre Giovanni Salonia, supérieur du couvent des capucins de Modica (Italie), a prononcé une conférence intitulée :
« L’Eucharistie dans la vie de Padre Pio, source et épiphanie de la communion fraternelle »


Padre Giovanni, pourquoi avoir choisi un tel thème ? Pouvez-vous en dire quelques mots ?
C’est une dimension que je ressens de façon particulière depuis que j’ai eu la chance, la grâce de participer à l’Eucharistie célébrée par Padre Pio. Dans les premiers jours de juillet 1962, avant d’entrer au noviciat, je me suis rendu à San Giovanni Rotondo, afin d’y prendre un temps de prière et de réflexion.
J’ai pu alors participer à la messe que Padre Pio célébrait très tôt le matin. Je me suis personnellement rendu compte de l’intensité avec laquelle l’humble frère qu’il était, célébrait. L’Eucharistie est un moment mystique… le moment où Dieu et l’homme se rencontrent. Pour Padre Pio, marqué dans son corps par les stigmates et en son existence par les souffrances, l’Eucharistie était un temps d’extase, où il était ravi en Dieu.
Dans ses lettres, Padre Pio se réfère souvent au Cantique des cantiques, lorsqu’il veut évoquer son rapport à Dieu. Par exemple, dans une lettre au Père Agostino, le 17 août 1913, il écrit ceci :
« Avec l’épouse du Cantique des cantiques, demandons-lui : “Qu’il me baise des baisers de sa bouche, tes amours sont plus délicieuses que le vin”. Jésus nous donne si souvent ce baiser de paix dans le très saint sacrement, à nous, prêtres, particulièrement ! Oui, désirons-le ardemment et, plus encore, soyons-en reconnaissants. Quel don plus cher pouvons-nous désirer de Dieu ? »
Padre Pio s’est servi de la manière dont le Cantique des cantiques célèbre l’amour, pour parler de l’amour infini qu’il y avait entre Dieu et lui ; et qui débordait vers les autres.
Padre Pio a expérimenté plus que nul autre la présence de Jésus dans l’Hostie consacrée. Pourtant, il se défi-nissait comme un pauvre frère indigne de demeurer en Sa présence, comme un pécheur. Comment comprendre cela ?
Le fait de se sentir pécheur n’est pas quelque chose d’objectif, de mathématique : quelle quantité de péchés ai-je commis ? Se sentir pécheur, dans l’expérience chrétienne, cela se vit dans le cadre d’une relation : Je me sens pécheur lorsque je me trouve face à Dieu.
Celui qui n’a qu’un rapport lointain, froid avec le Seigneur, n’aura du péché qu’une perception humaine, mais pas spirituelle.
Padre Pio, comme tant d’autres saints, a vécu cette dimension spirituelle du péché grâce justement à la relation intime et profonde qu’il avait avec le Seigneur. En dépit de la sainteté de sa vie, face à Dieu il se reconnaissait pécheur et indigne de recevoir tant d’amour de la part de Dieu.

L’apôtre saint Paul parle de la même expérience dans la Lettre aux Romains : Plus nous nous donnons à Dieu, plus nous découvrons son amour. Et plus nous découvrons son amour, plus nous nous reconnaissons pécheurs. Une telle expérience est le signe d’une relation intense avec le Seigneur. Une relation dans laquelle on sent et expérimente tout l’amour que Dieu porte aux hommes. Cet amour, le Seigneur l’a versé en abondance en Padre Pio.
Voilà quelle a été la source de l’amour de Padre Pio pour les autres. Pour nous aussi, l’Eucharistie est la source de communion entre les hommes ; et elle est le moment où cela est vécu en plénitude, l’épiphanie de la communion.