Alors
que l’Année de l’Eucharistie approche de sa fin, je voudrais
reprendre ici un thème particulièrement important, auquel
mon prédéces-seur, le vénéré
Jean-Paul II, tenait beaucoup : la relation entre la sainteté ,
chemin et but de l’Eglise et de chaque chrétien, et
l’Eucharistie.
Ma pensée se dirige de manière toute spéciale vers
les prêtres, afin de souligner combien c’est proprement dans
l’Eucharistie que se trouve le secret de leur sanctification. En vertu
de l’ordination sacrée, le prêtre reçoit le don et
la mission de répéter sacramentellement les gestes et les
paroles par lesquels Jésus, lors de la dernière
Cène, a institué le mémorial de sa Pâque.
Entre ses mains, se renouvelle ce grand miracle d’amour, dont il doit
devenir toujours plus un témoin et un annonciateur (Lettre Mane nobiscum Domine, n°30).
Voilà pourquoi le prêtre doit être, avant tout autre
chose, un adorateur et un contemplatif de l’Eucharistie ; cela prend sa
source dans la célébration même de la messe.
Nous savons bien que la validité du Sacrement ne dépend
pas de la sainteté du célébrant, mais son
efficacité, pour lui et pour les autres, sera d’autant plus
grande qu’il le vivra avec une foi profonde, un amour ardent, un
fervent esprit de prière.
Tout au long de l’année, la Liturgie nous présente comme
exemples des saints ministres de l’Autel, qui ont reçu la force
d’imiter le Christ dans une intimité quotidienne avec Lui, au
cours de la célébration de la Messe et dans l’adoration
eucharistique.
Il y a quelques jours, nous avons fait mémoire de saint Jean
Chrysostome, patriarche de Constantinople à la fin du
IVème siècle. Il fut surnommé Bouche d’or en raison de son
extraordinaire éloquence ; mais il a été aussi
nommé le Docteur eucharistique
pour l’ampleur et la profondeur de sa doctrine sur le Très Saint
Sacrement.
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La « Divine Liturgie » qui
est le plus souvent célébrée dans les Eglises
orientales, porte son nom ; et la parole qu’il répétait
comme un leitmotiv : « Il
suffit d’un homme rempli de zèle pour transformer un peuple
», met en évidence combien l’action du Christ
à travers ses ministres peut être efficace.
A notre époque, la
figure de saint Pio de Pietrelcina (dont nous ferons mémoire
vendredi 23 septembre) se distingue. Dans la célébration
de la sainte Messe, il revivait avec une telle ferveur le
mystère du calvaire que la foi et la dévotion de tous
étaient affermies. Et ses stigmates, que Dieu lui avait
donnés, étaient une expression supplémentaire de
sa conformation intime à Jésus Crucifié.
Quand on pense aux prêtres amoureux de l’Eucharistie, on ne peut
pas oublier saint Jean-Marie Vianney, humble curé d’Ars,
à l’époque qui suivit immédiatement la
révolution française. Par la sainteté de sa vie et
son zèle pastoral, il est parvenu à faire de ce petit
village un modèle de communauté chrétienne
vivifiée par la Parole de Dieu et les Sacrements.
Tournons à présent vers Marie, et prions-la de
manière particulière pour les prêtres du monde
entier, afin que cette Année de l’Eucharistie porte en eux un
fruit d’amour renouvelé du Sacrement qu’ils
célèbrent.
Que par l’intercession de la Vierge Mère de Dieu, ils puissent
vivre et témoigner sans cesse du mystère qui est mis
entre leurs mains pour le salut du monde.
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