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Spiritualité des Groupes
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de la fête de saint Pio



Padre Pio et nous, icônes du Christ — Introduction
Réflexions sur la liturgie de la fête de saint Pio
Don Vincenzo D'Arenzo, vice-directeur général des Groupes de prière

Mon intention est de contempler le visage du Christ sur lequel Padre Pio s’est modelé : remettre (si personne ne l’avait jamais encore fait…) le Christ au centre ; repartir du Christ, comme Jean-Paul II nous a continuellement invités à l’entreprendre. Dans Mane nobiscum Domine, Lettre Apostolique ouvrant l’Année eucharistique, il écrivait : « Le Christ en effet est au centre non seulement de l'histoire de l'Église, mais aussi de l'histoire de l'humanité. En Lui tout est récapitulé (cf.Ep 1,10; Col 1,15-20). Comment ne pas rappeler l'élan avec lequel le Concile œcuménique Vatican II, citant le Pape Paul VI, confessa que le Christ ‘‘est la fin de l'histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l'histoire et de la civilisation, le centre du genre humain, la joie de tous les cœurs et la plénitude de leurs aspirations’’ ? » (n°6)
Plus loin, le Pape continue : « L'héritage du Grand Jubilé a été en quelque sorte recueilli dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte. Dans ce document qui constitue en quelque sorte un programme, je suggérais la perspective d'un engagement pastoral fondé sur la contemplation du visage du Christ, dans le cadre d'une pédagogie ecclésiale capable de conduire au ‘‘haut degré’’ de la sainteté, recherchée spécialement à travers l'art de la prière. » (n°8)

Notre réflexion portera sur les points suivants :
1- Contempler le visage du Christ : « C’est ton visage que je cherche, Seigneur, ne me cache pas ton visage » (Ps 27,8-9). A ce besoin essentiel et profond de l’homme, Dieu répond en se rendant visible, sensible : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14,9). Le chemin de la contemplation est alors le chemin de la Parole annoncée, transmise, écrite : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nos yeux ont vu, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché, c’est le Verbe de Vie (…) Celui que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi (…) Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit parfaite. » (1 Jn 1,1-4)

2- La pédagogie de la ‘‘sainteté’’ : « Soyez saints, car, moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.» (Lv 19,2) Satan lui-même reconnaîtra en Jésus Christ le Saint : « Je sais bien qui tu es : tu es le Saint de Dieu ! » (Lc 4,34) ; bien évidemment, les siens le reconnaîtront pour tel : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; nous avons cru et reconnu que tu es le Saint de Dieu. » (Jn 6,69) La sainteté est l’unique chemin aussi pour le disciple : « Comme des fils obéissants (…), à l’image du Saint qui vous a appelés, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, car il est écrit : Soyez saints, car moi je suis saint. » (1 P 1,14-15)

3- L’art de la prière : « S’écartant un peu, il se jeta à terre et se mit à prier (…) : ‘‘Abba, Père’’. » (Mc 14,35-36) Et : « Le matin, il se leva alors que tout était encore sombre et, sortant de la maison, il se retira dans un endroit désert pour prier. » (Mc 1,35) Comment ne pas progresser dans l’art de la prière de louange, d’action de grâce, de supplication et d’intercession, si nous prions avec Jésus qui prie, avec Dieu qui prie Dieu ? Jean se souvient de ceci : « Telle est la confiance que nous avons en lui : quoi que nous lui demandions selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute en ce que nous lui demandons, nous savons que nous possédons déjà ce que nous lui avons demandé. » (1 Jn 5,14-15)

4- A l’école de Padre Pio : « Je tiens à me réjouir avec vous, mon très cher Père, de ce que notre très doux Seigneur vous considère comme élu et vous traite comme tel. Je ne cesse de l’en remercier avec une profonde reconnaissance, car il n’y a pas de don plus précieux qui se puisse désirer de lui. Ayez toujours le ferme propos, mon bon Père, de lui répondre généreusement et de vous rendre digne de lui, c’est-à-dire semblable à lui et orné des adorables perfections révélées par l’Ecriture et l’Evangile. Mais pour que cette imitation soit possible, il y faut une réflexion quotidienne sur la vie de celui qui se propose comme modèle. De cette réflexion naît l’estime de ses actes, et de cette estime le désir et le réconfort de l’imitation. Soyez donc serein au sujet de votre âme, parce que le Monarque suprême du Ciel règne sur elle. » (Lettre au Père Agostino, 27 février 1918)
Pour Padre Pio, l’imitation part d’une ‘‘réflexion quotidienne’’ du visage de l’Aimé, duquel nous ressentons le besoin d’être dignes, ou à qui nous voulons être semblables. La réflexion ne peut alors que déboucher sur les perfections révélées dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Ce que le Pape suggère, Padre Pio le recommande pour l’avoir expérimenté.

5- Lex orandi : Les Père affirment que nous devons partir de ‘‘ce’’ que nous prions pour connaître ‘‘ce’’ que nous croyons et, en dernière analyse, qui nous sommes. Jean-Paul II, lui aussi, suggère cela, dans la Lettre Mane nobiscum Domine : « La voie privilégiée pour entrer dans le mystère du salut, rendu présent à travers les signes ‘‘sacrés’’, reste la voie qui consiste à suivre avec fidélité le déroulement de l'Année liturgique. Que les Pasteurs aient à cœur de développer une catéchèse ‘‘mystagogique’’, si chère aux Pères de l'Église, car elle permet de découvrir la signification des gestes et des paroles de la Liturgie, aidant ainsi les fidèles à passer des signes au mystère et à enraciner en lui leur existence tout entière ! » (n°17)
Concrètement, nous partirons des textes bibliques et liturgiques de la fête de saint Pio, pour découvrir comment il est devenu Icône du Christ et ce qu’il nous demande pour que nous le soyons nous aussi. Nous aurons une attention particulière pour les directeurs spirituels, qui sont appelés à imiter Jésus Christ dans leur propre existence afin de le proposer aux fidèles qui leur sont confiés. « L’identité du prêtre dérive de sa participation spécifique au sacerdoce du Christ : par l’ordination il est devenu, dans l’Eglise et pour l’Eglise, une image réelle, vivante et transparente du Christ Prêtre, ‘‘une représentation sacramentelle du Christ Chef et Pasteur’’. » (Directoire sur le ministère et la vie des prêtres, 2)
Nous nous confions à l’aide de l’Esprit Saint et à la prière de tous les lecteurs.