Padre
Pio a été un fervent apôtre de la communion
fréquente et, si possible, quotidienne. (La communion
fréquente est une raison pour laquelle Padre Pio avait une
vénération immense pour le pape Pie X qui l'avait promue,
et qu'il le considérait comme le plus grand pape des temps
modernes.)
Rien, déclarait Padre Pio - rien, excepté la certitude
d'un péché mortel, ne doit écarter un
chrétien du Corps du Christ. Plus encore, en ces temps (ceux du
Padre Pio… et les nôtres) d’indifférence, voire
«d’apostasie silencieuse» (selon l’expression de Jean-Paul
II), la communion est une nécessité vitale :
« En ces temps si tristes où tant d’âmes sont
apostates, je ne peux pas m'imaginer que l'on puisse vivre de la vraie
vie sans la nourriture des forts. (…) Le moyen le plus sûr pour
échapper à la corruption est de nous fortifier avec
l'Eucharistie. Celui qui vit sans se rassasier de la chair
immaculée de l'Agneau Divin, ne pourra ni éviter le
péché, ni progresser dans la voie de la perfection.
» (Lettre de Padre Pio à Raffaelina Cerase, 15 mai 1914)
Seul, donc, le péché mortel est un
obstacle à la communion fréquente ; cependant nul n’est,
par lui-même, digne de communier, de recevoir Dieu en son corps
et en son âme.
Le court dialogue qui suit, le déclare d'une
manière radicale :
«
- Père, je me sens tellement indigne de communier ! Vraiment,
j'en suis indigne !
|
-
C'est vrai, nous ne sommes pas dignes d'un tel don ; mais une chose est
d'y prendre part indignement en état de faute grave, une autre
est de
ne pas en être dignes. Tous, nous en sommes indignes ; mais c'est
Jésus
qui nous invite, c'est lui qui le désire. Soyons donc humbles et
recevons-le d'un coeur rempli d'amour.» (Propos recueillis
par Giorgio
Festa)
Les
rites de pénitence du début de la messe, comme ceux qui
précèdent la communion (Agneau de Dieu… Seigneur, je ne
suis pas digne de te recevoir…), sont spécialement
dédiés à cette conscience que nous avons besoin de
la communion tout en en étant indignes ; puis à une
prière demandant la vraie humilité.
Selon Padre Pio, il ne faut jamais oublier deux dimensions
fondamentales de la messe : la première est que c’est le
Seigneur qui nous invite, et non pas nous qui décidons ceci ou
cela ; la seconde est la dimension sacrificielle de l’Eucharistie :
pendant la messe, en la personne du prêtre, le Christ accomplit
l’œuvre de salut et de miséricorde qui nous libère de nos
péchés. La communion au Corps du Christ est pardon des
péchés, selon la parole de saint Jean : « Le sang de Jésus nous
purifie de tout péché ».
Cela, bien évidemment, toujours selon Padre Pio, doit être
accompagné de la réception régulière du
pardon dans la confession.
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