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La messe avec Padre Pio




La Messe avec Padre Pio (4)
La liturgie de la Parole


Padre Pio était souvent ému jusqu’aux larmes en entendant ou en proclamant l’Ecriture Sainte au cours de la messe. Un jour qu’on lui en demandait la raison, il déclara : « Les dons de Dieu n’ont donc pas de valeur pour toi ! Cela est-il de peu d’intérêt que Dieu dialogue avec ses créatures ? »

Dans la lecture et la méditation de l’Ecriture, il y a un dialogue réel entre Dieu et l’homme. Entendre la voix du Seigneur : quelle grâce, quelle émotion !
Cette émotion, comme celle qui est vécue dans l’expérience de la miséricorde, n’est pas un sentiment occasionnel, un échauffement des sens, forcément ambigu. Elle est un mouvement profond de l’âme qui naît d’une familiarité avec la Parole de Dieu, en premier lieu l’Evangile. Cette familiarité se construit et se vit dans la prière.
Dans ses lettres d’accompagnement spirituel, Padre Pio insiste beaucoup sur cet aspect : la méditation de la vie de Jésus prime sur toute autre méditation. Ainsi écrit-il à l’une de ses filles spirituelles, Annita Rodote : « Je désire de votre part une chose plus que toute autre : que votre méditation ordinaire se porte autant que possible sur la vie, la passion et la mort, sans oublier la résurrection et l’ascension de notre Seigneur Jésus Christ. » (8 mars 1915)
Il va jusqu’à se faire le directeur de son directeur spirituel, le Père Agostino, afin que ce point soit clair dans l’esprit de ce dernier : « Ayez toujours le ferme propos, mon bon Père, de répondre généreusement à Jésus et de vous rendre digne de lui, c’est-à-dire semblable à lui et orné des adorables perfections révélées par l’Ecriture et l’Evangile. Mais pour que cette imitation soit possible, il y faut une réflexion quotidienne sur la vie de celui qui se propose comme modèle. De cette réflexion naît l’estime de ses actes, et de cette estime le désir et le réconfort de l’imitation. »
(27 février 1918)



On pourrait presque dire que pour quelqu’un de familier avec l’Ecriture (et quel chrétien ne devrait pas l’être), l’oraison doit se concentrer en priorité sur les mystères de Jésus, c’est-à-dire les événements de sa vie qui révèlent une dimension fondamentale de sa personne. Les "mystères de Jésus" sont comme des points de concentration de la personne de Jésus, de son existence.

Ces mystères sont toujours envisagés dans la prière. A partir d’ici, on pourrait développer la prière du rosaire chez Padre Pio : prière évangélique (les mots viennent de l’Evangile) ; méditation sur les mystères de la vie de Jésus et de Marie, qui nous renvoient au mystère fondamental qu’est Jésus ; prière qui permet de parcourir, dans le silence du cœur et le temps de la prière, l’ensemble du chemin que nous avons à parcourir peu à peu dans notre existence à la suite de Jésus.
Le temps de la prière revêt alors une dimension salutaire, quasi sacramentelle, ainsi que Jean-Paul II l’écrit dans sa lettre apostolique sur le rosaire, en établissant un parallèle entre le rosaire et l’Eucharistie : « Si la liturgie, action du Christ et de l'Église, est l'action salvifique par excellence, le Rosaire, en tant que méditation sur le Christ avec Marie, est une contemplation salutaire. Nous plonger en effet, de mystère en mystère, dans la vie du Rédempteur, fait en sorte que ce que le Christ a réalisé et ce que la liturgie actualise soient profondément assimilés et modèlent notre existence. »
(Lettre apostolique sur le Rosaire, 16 octobre 2002, n°13)


La Parole de Dieu (dans la messe, la Liturgie de la Parole) est le pont entre rosaire et Eucharistie. L’Eucharistie et le rosaire étant si importants, si fondamentaux dans la vie et l’expérience de Padre Pio, comment la Parole de Dieu ne le serait-elle pas également ?