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La messe avec Padre Pio




La Messe avec Padre Pio (5)
L'offertoire


L’offertoire était l’un des moments les plus marquants de la ‘‘messe de Padre Pio’’. Padre Pio restait immobile de longues minutes, parfois jusqu’à une demi-heure, l’hostie puis le calice levés devant ses yeux où, souvent, des larmes venaient. C’est comme s’il était pris par une force mystérieuse. On lui demanda un jour : « Pourquoi pleurez-vous pendant l’offertoire ? » Padre Pio répondit : « C’est parce qu’à ce moment, l’âme est séparée du profane. »

Plus qu’auparavant encore, le Seigneur séparait son serviteur de toute réalité secondaire, le rendait parfaitement indifférent à ce qui se passait autour de lui.
Si Padre Pio vivait l'ensemble de la Messe comme le sacrifice et la passion de Jésus, et le moment de la consécration comme la crucifixion de Jésus (il s’accordait en cela avec l’enseignement de l’Eglise, réaffirmé récemment dans l’encyclique de Jean-Paul II « L’Eglise vit de l’Eucharistie »), on peut considérer que l’offertoire le renvoyait au temps précédent cette crucifixion. Un passage de sa correspondance fait un parallèle entre le dépouillement que Jésus subit avant la crucifixion et la séparation des choses profanes, que nous venons d’évoquer pour l’offertoire :
« Sur le mont Calvaire, habitent les cœurs que l’Epoux céleste favorise de son amour divin… Mais fais attention à ce que je vais dire : Les habitants de cette colline doivent être dépouillés de toutes habitudes et affections terrestres, de même que leur roi fut dépouillé des vêtements qu’il avait lorsqu’il y arriva. Remarque, ma bonne petite fille, les vêtements de Jésus étaient saints, n’ayant pas été profanés quand ses bourreaux les lui enlevèrent chez Pilate. Il était cependant juste que notre divin maître s’en dépouille pour nous montrer que rien de profane ne doit être porté sur cette colline.
Prends donc garde, ma bonne petite fille, d’entrer au festin de la Croix, qui est mille fois plus délicieux que les noces mondaines, sans le vêtement blanc, nettoyé de toute autre intention que de celle de plaire au Divin Agneau. »
(Lettre à Ermina Gargani, 28 décembre 1917)



Séparé de toutes choses profanes, Padre Pio n’en restait pas moins uni aux hommes : son union intime et totale avec Dieu, par cette séparation du profane, le rendait dans le même temps plus capable d’être surnaturellement attentif à chacun, particulièrement ceux qui étaient autour de l’autel, à ceux qui s’étaient confiés à ses prières. Ainsi, pendant ces longues minutes de l’offertoire, les présentait-il au Seigneur, avec le pain et le vin.
De plus, il se présentait lui-même, s’offrant pour être associé au Sacrifice du Christ. Acte de charité qui le poussait à vouloir prendre sur lui les souffrances des autres pour qu’ils en soient soulagés, ainsi qu’il l’écrit un jour à son père spirituel :
« Si j’apprends que quelqu’un est affligé dans son corps ou dans son âme, que ne ferais-je pas auprès du Seigneur pour le voir délivré de ses malheurs ? C’est bien volontiers que je prendrais sur moi tous ses tourments pour le voir sauvé, en rétrocédant en sa faveur les fruits de ces souffrances, si le Seigneur m’y autorisait. » (Lettre au Père Benedetto, 26 mars 1914)
Ce qui était son attitude ordinaire atteignait dans la messe (« source et sommet » de la vie chrétienne) son point culminant.

Peut-être, en ce moment de l’offertoire, Padre Pio se répétait-il la prière qu’il avait composée pour son ordination sacerdotale :
« Jésus, mon souffle et ma vie,
aujourd'hui, en tremblant,
je vous élève dans un mystère d'amour.
Qu'avec vous, je sois, pour le monde,
Voie, Vérité et Vie
et par vous (pour vous)
prêtre saint, victime parfaite. »