(Lettre
du 17/10/1915)
Tous les tourments de cette terre réunis en
gerbe, je les accepte, mon Dieu, je désire qu’ils soient mon
lot, mais jamais je ne pourrai me résigner à être
séparé de vous par manque d’amour. Ah ! Par pitié,
ne permettez pas que ma pauvre âme soit abusée ; ne
consentez jamais à ce que mon espérance soit
déçue. Faites que je ne me sépare jamais de vous
et, si c’est le cas actuellement à mon insu, retirez-m’en
immédiatement. Renforcez mon intelligence, mon Dieu, pour que je
me connaisse bien moi-même ainsi que le grand amour que vous me
manifestez, et pour que je puisse jouir éternellement de la
beauté souveraine de votre face.
Mon cher Jésus, que, jamais je ne perde le précieux
trésor que vous êtes pour moi ! Mon Seigneur et mon Dieu,
la douceur inexprimable qui tombe de vos yeux est trop vive pour mon
âme, cette douceur avec laquelle vous, mon bien, avez
daigné poser les yeux sur votre humble créature.
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