De Padre Pio, je garde en
mémoire la silhouette souffrante, avançant avec peine, un
peu penchée, toute recueillie dans la prière, le chapelet
toujours à la main, un peu plus bas que la poitrine.
Je n’ai connu personne qui, plus que Padre Pio, ait pu donner l’exemple
d’une âme dans un recueillement continuel, dans une prière
sans interruption, même dans les conversations ordinaires avec
ses frères ; et cela depuis les premières lueurs du matin
jusqu’aux dernières heures de la soirée. Les mots que
Thomas de Celano écrivit à propos de saint
François d’Assise, notre Père séraphique : "plus qu’un homme qui priait, il
était l’homme devenu prière", ont toujours
constitué pour moi une grande difficulté : il m’est
difficile, pour ne pas dire impossible d’imaginer un homme devenu
prière. Mais quand j’ai connu Padre Pio, ces mots se sont
illuminés pour moi d’une lumière éclatante et, en
le regardant, j’ai enfin pu comprendre comment notre Père
séraphique commun avait pu être "plus qu’un homme qui priait… la
prière faite homme".
La prière de Padre Pio culminait dans la
célébration eucharistique. Oui, la messe
célébrée par Padre Pio, était, chaque
matin, un authentique "spectacle" surnaturel.
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