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On
peut dire, sans crainte de se tromper, que l'amour de Padre Pio pour l'Eglise
et la place qu'il a tenue dans l'Eglise sont intimement liés à
son amour pour le Christ et à la place du Christ dans son existence.
Le Christ et l'Eglise sont Un, et c'est d'un même amour qu'on doit les
aimer. Et, de la même manière que Padre Pio a été
uni à Jésus dans le mystère de la Croix, il a toujours
voulu rester uni à l'Eglise. Quoi qu'il en coûte...
"Je
veux vivre et mourir dans l'Eglise"
Cette parole de Padre Pio, nous nous en rendons bien compte
en parcourant sa vie, n'est pas simplement une manière de dire, une
exagération pieuse.
A
plusieurs reprises, le Capucin eut a subir les incompréhensions, les
sanctions, voire la persécution de membres de l'Eglise.
Le
9 juin 1933, le Saint-Office lui interdit tout ministère, à
l'exception de la Sainte Messe, qu'il devait célébrer dans une
chapelle intérieure du couvent et avec un seul assistant.
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Apprenant cette sanction le 11 juin, jour de la Fête-Dieu, Padre Pio
déclara seulement: "Que la volonté de Dieu soit faite",
et il alla prier au choeur. Cette mise à l'écart dura jusqu'au
15 juillet 1933, soit plus de deux ans.
Une seconde période de persécution vint de la part de certaines
autorités de son Ordre. A la fin de la guerre 39-45, les Capucins de
Foggia eurent de gros problèmes d'argent, ayant fait confiance à
un escroc. Ils voulurent alors obliger Padre Pio à leur remettre l'argent
qu'il recevait pour la construction de l'hopital à San Giovanni Rotondo.
Ce qu'il refusa. Pour le forcer, une campagne de pressions et de calomnies
fut menée, certains allant jusqu'à placer des micros dans sa
chambre et dans son confessional et à mettre en doute la moralité
du Padre. Un certain nombre de sanctions furent prises en 1960 contre lui.
Ce fut Pau VI, en 1964, qui leva l'ensemble des restrictions et sanctions.
"Je veux vivre et mourir dans l'Eglise". On comprend combien Padre
Pio vécut véritablement cette parole dans toute sa personne.
Pour lui, c'était des occasions supplémentaires de lutter contre
le mal, à l'imitation du Christ en son chemin de croix. La défaite
apparente se retourna, au bout du compte, en témoignage de foi et victoire
de l'espérance.
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Le
ministère "ordinaire"
Ces deux périodes ne doivent toutefois pas faire oublier
les nombreuses autres années, où le Padre fut un prêtre
presque ordinaire : il dispensait à ceux qui venaient à lui
les grâces de l'Eglise dans les sacrements, en premier lieu l'Eucharistie
et la Confession.
Car Padre Pio fut un prêtre totalement donné au Christ et aux
hommes, totalement tansparent entre le Christ et les hommes. Ce qu'il avait
reçu de l'Eglise, il voulut et sut le transmettre aux hommes.
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Il
n'a jamais voulu rien transmettre ou donner d'autre que ce que l'Eglise transmet
et donne à tout chrétien ; mais il a voulu cela complètement.
Etant fils de l'Eglise, le Padre devint un "générateur
d'Eglise", selon l'expression du Cardinal Sodano lors de la messe
d'action de grâce pour la béatification, en mai 1999.
Amour
filial envers le Saint-Père
C'est une note très forte et franciscaine de l'amour
de Padre Pio pour l'Eglise : c'est aussi un amour pour le Pape, car l'Eglise
a un visage particulier, à nul autre pareil, celui du Successeur de
Pierre.
Padre Pio déclara un jour que le Pape était la première
personne présente dans sa prière quotidienne. Un autre jour,
il dit : "Pour moi, après Jésus, il n'y a personne d'autre
que le Pape".
Benoît XV, Pie XI, Pie XII et Paul VI déclarèrent
explicitement leur admiration pour le Capucin stigmatisé, son rayonneement
et son obéissance.
C'est à Paul VI que Padre Pio écrivit sa dernière lettre.
Il le fit à l'occasion de la rencontre entre le Saint-Père et
les délégués de l'Ordre Capucin, réunis en chapitre,
en semptembre 1968. L'Eglise était alors traversée de courants
contestataires, notamment à propos de la dernière encyclique
du Pape, sur la régulation des naissances (dont on sent bien aujourd'hui
le caractère prophétique). Padre Pio y exprime son amour et
sa fidélité, pour l'Eglise et le Vicaire du Christ ; il y affirme
aussi sa confiance dans la venue du Règne de Dieu. Ces lignes valent
d'être relues :
"Que
le Seigneur veuille accorder le triomphe à la vérité, la paix à son Eglise,
la tranquillité aux peuples de la terre, la santé et la prospérité à votre
Sainteté, afin que, lorsque ces bourrasques passagères se seront dissipées,
le Règne de Dieu triomphe dans tous les cœurs, par votre œuvre apostolique
de Pasteur de toute la chrétienté."
(lire
le texte intégral de la lettre)
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