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Décembre : Padre Pio
devant l'Enfant Jésus
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Méditation
pour L'Épiphanie
Présentation
Cette
méditation sur l'Epiphanie suit pas à pas le récit
de l'Evangile. Plus profondément, elle est une réflexion
et même d'une exhortation sur la FOI : La foi est une
lumière par laquelle le Seigneur nous appelle, nous attire
à lui ; laissons-nous donc attirer! Et Dieu nous appelle tous,
part à la recherche de chacun. Mystère infini de sa
miséricorde : "Tu abandonnes
ton palais céleste pour aller à la recherche de la brebis
perdue. Tu te manifestes à elle, et par les impulsions de ta
grâce tu l’appelles sans cesse, tu attires son cœur vers toi,
afin qu’elle te connaisse de près, t’aime, t’adore. As-tu
vraiment besoin d’elle pour être pleinement heureux dans ton
paradis?"
La foi est aussi ce qui conduit sûrement (alors pourquoi craindre
?) à l'adoration du Seigneur, où nous nous offrons, comme
les rois mages ont offert leurs présents. Et cette adoration,
quand nous sommes retournés à nos activités
quotidiennes, fait de nous des apôtres, des témoins de
celui qui nous a appelés et que nous avons adoré.
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TEXTE
I - Considère, mon âme, les trois rois mages qui,
entièrement donnés à leurs études
astronomiques, virent apparaître dans le ciel une nouvelle
étoile ; ils admirèrent dans le nouvel astre une
lumière tout à la fois nouvelle et mystérieuse.
Déjà instruits de ce que l’apparition d’un nouvel astre
annoncerait la venue sur la terre du Messie attendu, une lumière
bien plus resplendissante et merveilleuse illumine leur esprit. Le
travail intérieur de la grâce les remue et les emplit de
ferveur. Prêts désormais à répondre à
l’appel divin, ils abandonnent tout, jusqu’au confort de leurs palais,
et affrontent un voyage long, désastreux et incertain ; pendant
l’une des saisons les moins favorables, ils partent à la
recherche de celui qui les appellent pour se manifester à eux,
pour qu’ils l’adorent, lui présentent leurs hommages comme au
roi suprême du ciel et de l’univers entier.
L’étoile, symbole de la foi, les meut et les guide vers celui
qui les appelle intérieurement par l’impulsion de la
grâce, car personne ne peut aller à lui s’il ne l’attire.
Jésus appelle les pauvres et simples bergers par le moyen des
anges, afin de se manifester à eux. Il appelle les savants
(mages) par l’étoile de leur science, et tous, mus par
l’influence intérieure de sa grâce, courent à lui
pour l’adorer.
Il nous appelle tous par ses inspirations divines, et se communique
à nous par sa grâce. Combien de fois ne nous a–t-il pas,
nous aussi, amoureusement invités ? Et nous, avec quelle
rapidité avons-nous répondu ? Mon Dieu, je rougis et je
me sens plein de confusion de devoir répondre à une telle
question !
Que n’a-t-il entrepris pour se faire chemin de notre cœur et
l’approcher du sien, ne se rebutant pas de notre misère ! Mais
qu’est-ce que l’homme que tu en prennes souci ? Tu abandonnes ton
palais céleste pour aller à la recherche de la brebis
perdue. Tu te manifestes à elle, et par les impulsions de ta
grâce tu l’appelles sans cesse, tu attires son cœur vers toi,
afin qu’elle te connaisse de près, t’aime, t’adore. As-tu
vraiment besoin d’elle pour être pleinement heureux dans ton
paradis ? Non, c’est ta bonté ordinaire qui te pousse vers elle,
c’est ton amour qui aime à se répandre et à la
conquérir, pour la rendre heureuse de cette même
félicité dont tu es rempli.
O Jésus, nous sommes un rien laid, et c’est justement pour cela
que tu nous cherches : pour nous donner ton être divin, par
l’opération et la communication de ta grâce.
O Jésus, qui pourra te résister ? Fais que, pauvre comme
je suis, je te demande tout ce dont j’ai besoin pour te plaire, qui
vienne de toi et te soit agréable. Donne –moi et conserve en moi
cette foi vive qui me fasse croire et agir pour ton seul amour.
Et ceci est le premier don que je te présente et, uni aux saints
mages, prosterné à tes pieds, je confesse sans aucun
respect humain devant le monde entier que tu es notre seul et vrai Dieu.
II - Les mages
arrivèrent à Jérusalem et ne trouvèrent
aucun signe extérieur de fête, comme ils l’auraient
pensé, pour le grand avènement du nouveau roi.
L’étoile qui les guidait, quand ils entrèrent dans la
ville, disparut à leurs yeux. Leur foi est coulée dans un
ciment solide ; ainsi ils n’hésitent pas : fermes dans leur foi,
ils demandent des nouvelles du Messie né.
Personne ne sait quoi leur dire. Les gens de ce monde,
engouffrés dans leurs affaires, vivent dans l’obscurité
et dans l’erreur ; ils n’ont nulle pensée quant à leur
salut éternel, ils ne sont nullement empressés de savoir
qu’il est venu, ce Messie attendu avec des soupirs par les païens,
prophétisé et prédit par les prophètes.
Alors, les mages, qui suivent l’impulsion de la grâce et de la
ferveur, fermes dans l’espérance de trouver celui que le peuple
n’a pas voulu reconnaître et a rejeté du milieu de lui,
vont vers Hérode. Lui, il doit savoir où est né le
vrai roi des Juifs. Mais là aussi c’est la désillusion,
car lui non plus ne sait rien. Cachant sa méchanceté et
la peur que ce nouveau roi, tant désiré par Jacob et ses
descendants, lui conteste son trône, et simulant un sentiment de
zèle religieux, il demande à savoir où les
prophètes dirent que devait naître le Messie et si le
temps prédit par Daniel était déjà
achevé. S’en étant assuré, il le
révèle aux mages, et leur recommande que, quand ils
l’auraient trouvé, ils reviennent ici pour que lui-même
puisse aller l’adorer et lui rendre les honneurs qui lui sont dus.
Quelle ruse ! Combien d’impiété se cache-t-elle
derrière ce zèle feint ! Et quelle foi que celle des
mages !
Ceux-ci, ayant appris le lieu où le Messie devait être
né, se remettent en route, fermes et convaincus qu’ils
découvriraient celui qui, caché, appelle à lui les
cœurs qui le cherchent en vérité et dans une
charité ardente. A peine sortis de Jérusalem, voici que
l’étoile leur apparaît à nouveau et les
précède, afin qu’ils ne s’égarent pas en chemin.
La foi nous guide, nous aussi ; et nous, à la suite de sa
lumière, nous parcourons sûrement le chemin qui conduit
à Dieu, à sa patrie, comme les saints mages, sous la
garde de l’étoile, symbole de la foi, arrivent au lieu
désiré.
L’étoile s’arrête au-dessus de la grotte et eux,
illuminés par la grâce divine, reconnaissent dans cette
masure le palais du roi du ciel nouveau-né. Emus, ils entrent ;
mais que leur est-il donné à voir pour qu’ils
reconnaissent le roi divin, le Messie ? Quelle certitude est la leur,
face à tant de pauvreté, que ce bébé
tremblant qu’ils voient dans les bras d’une jeune fille, est leur Dieu
? Qu’est-ce qui le leur révèle, de telle sorte qu’ils
s’abîment dans une profonde adoration devant lui ? Qu’ils
montrent qu’ils sont venus de loin pour l’adorer et le
vénérer, pour apporter en tribut devant lui les honneurs
comme au roi des rois, alors qu’aucune cour céleste ou terrestre
ne l’entoure ?
Mais Jésus les a appelés pour se manifester à eux.
Il les attirés à lui pour qu’ils le reconnaissent.
L’émotion intérieure les fait se prosterner à
terre. Les mouvements internes de la grâce révèlent
à leurs âmes que ce tendre nouveau-né est Dieu et
homme, qu’il est le vrai Messie. Les battements fréquents et
précipités de leurs cœurs leur confirment qu’il est leur
Dieu incarné. Ainsi prosternés à terre, ils
humilient devant l’Eternel fait enfant, leur dignité royale. Ils
le reconnaissent, l’adorent, l’aiment, lui apportent en tribut les
honneurs royaux, se placent sous sa domination divine et s’offrent
à lui avec tout ce qu’ils ont et qui leur appartient. Ils
embrassent avec transport ces petits pieds divins, que sa gracieuse
mère leur propose d’embrasser,et, après avoir
épanché leurs cœurs enflammés d’amour, ils lui
offrent trois présents : l’encens car ils le reconnaissent comme
leur Dieu, la myrrhe car il est homme, l’or car il est roi.
Avertis ensuite en songe par un ange de s’en retourner par un autre
chemin dans leur pays, et ainsi de ne pas donner satisfaction à
la méchanceté d’Hérode, ils s’en vont de
Bethléem, mais seulement de corps, car ils laissent là
leurs cœurs. Eux, brûlants de zèle pour la gloire de Dieu,
transformés en apôtres, répandent dans leurs
peuples par l’exemple et la parole la bonne odeur de Jésus
Christ ; ils proclament les merveilles de Dieu, que leurs yeux ont vues
et que leurs cœurs ont goûtées. Ils professent sans
respect humain leur foi et l’espérance à venir en cet
enfant, qu’il sera le Sauveur. Par ses mérites, ils
participeront un jour, avec tous les disciples de l’Evangile, à
sa gloire dans la bienheureuse patrie du ciel.
L’amour ne souffre pas de retard, et eux, à peine revenus, ne se
reposent pas de leurs fatigues, mais font connaître et aimer
celui qui, par l’action de la grâce, avait conquis leurs cœurs,
les emplissant de cette charité qui aime se répandre,
parce que le cœur, dans sa petite masse, ne peut la contenir et aime
communiquer ce qui le remplit.
O Jésus, avec les saints mages nous t’adorons, avec eux nous
t’offrons les trois dons de notre foi te reconnaissant et t’adorant
comme notre Dieu humilié par amour pour nous, comme cet homme
revêt de la fragile chair pour souffrir et mourir pour nous ; et,
mettant notre espérance en tes mérites, nous sommes
assurés de parvenir à la gloire éternelle. Par
notre charité, nous te reconnaissons souverain d’amour de nos
cœurs, priant pour que, dans ta bonté infinie, tu daignes
agréer ce que tu nous as toi-même donné.
Daigne transformer nos cœurs comme tu as transformé ceux des
rois mages et ais encore que nos cœurs, ne pouvant contenir les ardeurs
de ta charité, te proclament aux âmes de nos frères
afin de les conquérir.
Ton règne n’est pas loin et tu nous feras participer à
ton triomphe sur terre, puis participer à ton règne au
ciel. Fais que, ne pouvant contenir les dons de ta charité
divine, nous prêchions par l’exemple et par les œuvres la
royauté divine. Prends possession de nos cœurs dans le temps
afin de la posséder dans l’éternité ; que jamais
nous ne nous retirions de dessous ton sceptre : ni la vie ni la mort ne
valent que nous nous séparions de toi. Que notre vie soit une
vie qui puise en toi à larges gorgées d’amour, pour se
répandre ensuite sur l’humanité ; qu’elle nous fasse
mourir à chaque instant, afin de vivre seulement de toi, afin
que tu sois répandu en nos cœurs.
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