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Amis du Ciel



Padre Pio et Benoît XV
Un des papes de Padre Pio


LA CONSOLATION D'AVOIR UN PAPE
Pie X, pape depuis le 3 août 1903, s’éteignit le 20 août 1914 ; il s’était offert à Dieu en victime pour que n’advienne pas la guerre, qu’il avait pressentie. Cette mort frappa Padre Pio, qui portait par ailleurs une grande vénération à ce pape.
Le 7 septembre 1914, alors que le cardinal Giacomo della Chiesa avait été élu pape sous le nom de Benoît XV trois jours auparavant, Padre Pio écrivit au Père Agostino :
« Rendons infiniment grâce au très doux Jésus d’avoir essuyé les larmes de son Église et de l’avoir consolée de son veuvage en lui envoyant un chef ; tout s’est déroulé selon le cœur de Dieu. Souhaitons à ce nouveau souverain pontife de se montrer un digne successeur de ce grand pape que fut Pie X. C’était une âme réellement noble et sainte, telle que « Rendons infiniment grâce au très doux Jésus d’avoir essuyé les larmes de son Église et de l’avoir consolée de son veuvage en lui envoyant un chef ; tout s’est déroulé selon le cœur de Dieu. Souhaitons à ce nouveau souverain pontife de se montrer un digne successeur de ce grand pape que fut Pie X. C’était une âme réellement noble et sainte, telle que Rome n’en avait jamais eue. (…) Il a été la première victime, la plus grande et la plus innocente aussi, de la guerre fratricide qui fait un vacarme assourdissant d’armes et d’armées et terrorise l’Europe entiè-re. Il n’a pu résister au déchaînement de cette épouvantable tempête et son cœur, qui avait été pendant toute sa vie à la source d’un apostolat de paix dans le monde entier, fut brisé par la douleur. Oui, seul le grand amour qui brûlait dans son cœur a été la cause de sa mort. »



L'APPEL DE BENOÎT XV
Le pape Benoît XV fut tourmenté, autant que son prédécesseur, par la guerre et les moyens de l’arrêter. Il mena une activité diplomatique intense. Il ressentit que la prière d’intercession et d’offrande était également indispensable. Cette dernière dimension prit une forme officielle le 9 mai 1918 dans le Motu proprio Quarto iam annus (Cela fait déjà quatre ans) : il annonçait une messe propitiatoire pour la paix à l’occasion de la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul, le 29 juin.
La lettre que Padre Pio écrivit le 27 juillet de cette année 1918 au Père Benedetto, est le témoin que Padre entendit et répondit à l’appel papal :
« C’est depuis la fête des Saints Apôtres que je suis condamné à vivre dans cet état, sans aucun répit et avec de plus en plus d’angoisse ; ma situation est plus déchirante que je ne saurais le dire. Voici comment cela s’est passé : je me souviens que, le matin de ce jour-là, un souffle de vie me fut accordé à l’offertoire de la sainte messe. Je ne saurais pas dire, même de loin, ce qui s’est passé à ce moment fugitif à l’intérieur de moi. Je me sentis tressaillir, je fus rempli d’une extrême terreur et il s’en fallut de peu que je ne défaille. Il s’ensuivit un calme complet tel que je n’en avais jamais éprouvé jusqu’alors.
Toute cette peur, ce tressaillement et ce calme qui se sont succédé furent provoqués, non par la vue mais par la sensation d’une chose qui m’a atteint dans la partie la plus secrète de l’âme, la plus intime. Je ne puis décrire autrement cet événement. Plaise à Dieu de vous le faire comprendre tel que cela s’est passé dans la réalité.
Pendant que cela se produisait, j’ai eu le temps de m’offrir tout entier au Seigneur à l’intention qui était celle du Saint-Père lorsqu’il recom-mandait à toute l’Église d’offrir des prières et des sacrifices. Dès que j’eus fini de le faire, je me suis senti précipité dans cette âpre prison ; j’entendis le fracas de la porte qui se refermait derrière moi. Je m’y sentis enchaîné dans des fers très durs, et je m’évanouis aussitôt. A partir de ce moment j’ai l’impression d’être en enfer, sans le moindre répit, même pour un instant.
Mon Père, pardonnez-moi ! Je me suis trompé dans mon récit. Ce que je viens de vous exposer n’a pas eu lieu en la fête des Saints Apôtres, mais en celle du Saint-Sacrement. Et l’offrande que j’ai faite était dans le but qui était celui du Saint-Père . »
Padre Pio s’est associé à la demande de Benoît XV du fond de son être, car, depuis 1910, il ressent le besoin de s’offrir pour le salut des autres ; et il insiste souvent auprès de ses directeurs spirituels pour le faire dans l’obéissance la plus totale à l’Eglise et à ses supérieurs. Ici, il a simplement anticipé la date, faisant son offrande lors de la fête du Saint-Sacrement, cette année-là le 30 mai.



BENOÎT XV, PROTECTEUR DE PADRE PIO

Lorsque la presse commença à parler de Padre Pio, en 1919, le Pape voulut être informé précisément de ce qui se disait et s’écrivait ; c’est pourquoi il envoya à San Giovanni Rotondo Mgr Bonaventura Cerretti (futur cardinal), archevêque de Corinthe et secrétaire pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires. Benoît XV fut très satisfait de ce qui lui fut rapporté ; le 29 septembre 1919, il envoya à Padre Pio une bénédiction apostolique spéciale.
Par la suite, il le protégea toujours de mesures de restriction de son apostolat que le Saint-Office aurait souhaité prendre au moins pour calmer les esprits les plus exaltés et parce que l’évêque de Manfredonia, personnage fort triste, propageait mensonges et calomnies auprès des instances vaticanes. Ce n’est qu’après la mort de Benoît XV, le 22 janvier 1922, que les sanctions tombèrent pour la première fois contre Padre Pio ; c’était le 10 mai 1922 : interdiction de célébrer à heure fixe, de bénir les personnes, de toute correspondance…
Benoît XV portait à Padre Pio une telle estime qu’il déclara un jour qu’il était « un de ces hommes vraiment extraordinaires que Dieu envoie de temps en temps sur la terre pour convertir les hommes ».